FREDERICK ARTHUR VERNER
1836 - 1928
Selon Jérémie Giles
Frederick Arthur Verner est né à Sherridan en Ontario. Il était un grand admirateur de Paul Kane (1810-1871) et ces deux Irlandais partageaient la même fascination pour la vie des peuples autochtones.
Cependant, l’allure et le comportement du majestueux bison a retenu davantage l’attention de Verner. En 1916, le journal The Globe de Toronto disait que Verner n’avait pas d’égal lorsqu’il s’agissait de représenter le bison dans toute sa splendeur.En raison du fait que certains savants observateurs contemporains ne détenaient pas de preuve absolue que Verner avait marché jusqu’aux chevilles dans la bouse de bison pour produire ses images, ils ont tenté, heureusement sans succès, de dévaloriser l’œuvre de ce dernier.
Que dire alors du peintre animalier qui représente une scène mettant en vedette un ours polaire, sans toutefois avoir entrepris la poursuite de son sujet sur les banquises?
Verner était un photographe professionnel et un artiste peintre dévoué à son art. Ses œuvres témoignent d’une exactitude et d’une fidélité remarquables, comme le prouve, notamment, l’esquisse d’une aquarelle reproduite en bas, à gauche; celle-ci, intitulée Breakneck Stairs (collection - Louis Bertrand) et datant de 1876, est à ce point fidèle que 125 ans plus tard, on reconnaît, au bas de la Terrasse Dufferin dans le vieux Québec, la petite rue Champlain, ses bâtiments et ses escaliers ‘casse-cou’.
Verner avait un souci du détail qui se reflétait dans tout ce qu’il peignait, autant le portrait, le paysage et les scènes du quotidien que les images du bison pour lesquelles il demeure le maître incontesté.
Pour répertorier l’œuvre de ce grand peintre canadien, il faudrait sans doute beaucoup de déplacements au Canada et aux États Unis, comme en Angleterre où il a passé la moitié de sa vie active. Si cela devait se réaliser, l’histoire de la peinture canadienne au 19e siècle s’en trouverait, à n’en pas douter, grandement enrichie.
JÉRÉMIE GILES