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Le Grand Rappel

Création de l'Hôtel-Dieu de Hauterive

Photo Été 1950. Mgr Labrie reçoit Mére Rivard, supérieure des Hospitalières, <br> pour l'inciter à créer un hôpital régional administré par leur congrégation. Société historique de la Côte-Nord
Été 1950. Mgr Labrie reçoit Mère Rivard, supérieure des Hospitalières, pour la convaincre de créer
un hôpital régional dans la ville en friche – Société historique de la Côte-Nord
Photo
L'Hôtel-Dieu de Hauterive vers 1955. Photo Armour Landry. Archives BAnQ
L’histoire du développement du Grand Baie-Comeau et de la Côte-Nord est parsemée de coups d’audace accomplis par des hommes et des femmes déterminés qui ont su faire avancer les choses pour le plus grand bien de leur communauté. 
 
C’est le cas pour Napoléon-Alexandre Labrie, né à Godbout en 1893 dans une famille de 14 enfants, qui à force de ténacité et de conviction, va offrir à ses concitoyens de la Côte le premier hôpital régional véritablement accessible à tous. Un  progrès notoire au plan social et une histoire pas banale qui mérite d’être connue. 
 
Depuis son arrivée à Baie-Comeau en 1946 à titre de premier évêque du diocèse du Golf Saint Laurent, Monseigneur Napoléon Alexandre Labrie est préoccupé par la situation des soins de santé offerts à ses concitoyens.
 
La population de la région est en pleine expansion. Le petit hôpital de 25 lits créé par la compagnie de pâte et papier QNS en 1937 à Baie-Comeau est essentiellement dédiés aux 3 000 résidents de cette municipalité. Il ne suffit plus à la tâche. De plus, les citoyens des villages avoisinants n’y ont pas la priorité.
Photo
Hôpital Boisvert de Baie-Comeau vers 1940
Société historique de la Côte-Nord
Mgr Labrie va offrir au président de la compagnie QNS, M. Arthur Schmon, de prendre à sa charge le développement des soins de santé de Baie-Comeau et de toute la région qui compte 15 000 habitants.
 
Il faut savoir que le système des hôpitaux québécois de l'époque est largement basé sur la participation des communautés de religieuses qui fournissent les gestionnaires et le personnel infirmier de la plupart des hôpitaux, le tout à très bas prix. 
 
Mgr Labrie veut tirer parti de cet avantage. Il croit que 150 lits sont nécessaires. 
 
M. Schmon, avec qui il entretiendra toujours d’excellents rapports, tout comme avec le Colonel Robert McCormick, propriétaire de la compagnie, est bien heureux de se débarrasser d'une activité qui lui parait être "un éléphant blanc". 
 
La ville de Baie-Comeau victime de son succès économique attire de plus en plus de monde. Le manque de logements devient criant. La compagnie QNS qui a créé la ville ne peut, ni ne veut en assumer l’expansion au delà de ses propres besoins. Ce n’est pas dans ses attributions. ​
Photo
Baie-Comeau en 1947
Auteur E.L. Désilets, BAnQ
Mgr Labrie décide alors d'installer ses futures institutions diocésaines de santé et d’éducation à la Rivière Amédée, comme ont dit à l’époque, et d‘y fonder une nouvelle ville, Hauterive pour y installer un collège classique, des écoles primaires et secondaires, une École Normale pour la formation des enseignantes, son évêché et… un hôpital régional. 
 
Plusieurs résidents de Baie-Comeau vont le suivre dans son projet et c’est un véritable chantier qui s’amorcera en 1948, où tout est à faire… et l’argent… à trouver. ​ 
Photo
Les premières maisons de Hauterive sur le boul. Joliet vers 1950
Société historique de la Côte-Nord
Le gouvernement Duplessis tarde à octroyer la subvention nécessaire à la construction de l’hôpital souhaité par l’évêque, en rappelant qu'il ne peut subventionner l'hôpital d'une ville qui n'existe pas encore ... 
 
Il faudra attendre.
 
Qu’à cela ne tienne, Mgr Labrie décide, en 1949, de forcer le destin ... et d'installer temporairement le futur hôpital dans son propre évêché, premier grand bâtiment de la nouvelle ville de Hauterive. ​
Photo
Évêché de Hauterive vers 1952
Collection histoire régionale, Société historique de la Côte-Nord.
Pour cela il lui faut trouver la congrégation de religieuses qui prendra charge de l’organisation des soins et qui assurera la construction d’un édifice approprié, dans une ville en friche, située à 15 hres de route de Québec.
 
Les grandes congrégations religieuses de l’époque refusent de le suivre dans cette aventure. Le Québec est en plein baby boom et elles manquent de « sujets » c’est à dire, de personnel. 
 
Cependant, la supérieure de l’Hôtel Dieu de Montréal, Mère Rivard de la congrégation des Hospitalières, malgré son peu d’effectif, répondra à Mgr Labrie : « les autres refusent, faute de sujets, nous accepterons pour la même raison, faute de sujets. Si nous faisons cet acte de confiance, Dieu nous donnera des sujets. »
Photo
Été 1950. Mgr Labrie reçoit Mère Rivard, la supérieure des Sœurs hospitalières de Saint-Joseph.
Mgr Labrie au centre est entouré à gauche des Religieuses de Sainte-Croix de Baie-Comeau et
des Hospitalières à droite, ainsi que de quelques pionniers : En bas à gauche: Ludger Tremblay,
Rousseau Lepage,Gilbet Moffat et Léo Tremblay les enfants à gauche : Jocelyne Tremblay
et Jean-Guy Moffat. Derrière, de chaque côté de Mgr Labrie, Mme Moffat à gauche
et Mme Madeleine Morel (Léo Tremblay) – Collection Histoire régionale,
Société historique de la Côte-Nord.
Les Sœurs hospitalières de St-Joseph en ont vue d’autres. Elle gèrent l'Hôtel-Dieu de Montréal depuis 1659, un hôpital fondé par Jeanne Mance quelques années plus tôt et le 15 novembre 1950 le « Jean Brillant » jette sur les quais de Baie-Comeau six Hospitalières enthousiastes, fondatrices du premier hôpital régional du diocèse :

Sœur Lutgarde Allard, connue sous le nom de sœur Sainte-Thérèse, sera la supérieure et l'âme dirigeante de l'équipe; 
Sœur Pauline Maillé s'occupera de la pharmacie et du laboratoire; 
Sœur Jeannine Lemire sera aux finances, 
Sœur Laurette Groulx en pédiatrie, 
Sœur Yvette Hains à la maternité 
Sœur Ste-Émilienne Dumaresq à la cuisine.  

​Elles sont accompagnées des infirmières  
Aline Bienvenue  et Pierrette Lévesque 
ainsi que des aides-infirmières 
Yolande Proulx
​Françoise Daisy.   

​En tout, une dizaine de femmes valeureuses toutes issues de l'Hôtel-Dieu de Montréal.
Photo
Les 6 fondatrices de l'Hôtel-Dieu de Hauterive. De gauche à droite: Jeannine Lemire, Émilienne Dumaresq, Lutgarde Allard (Sœur Ste-Thérèse), Pauline Maillé, Yvette Hains et Laurette Groulx.
Service des archives des Hospitalières de Saint-Joseph
Photo
Soeur Pauline Maillé, co-fondatrice de l'Hôtel-Dieu de hauterive, chargée du laboratoire
Service des archives des Hospitalières de Saint-Joseph
​Madame Madeleine Morel, une des premières femmes avec son mari, Léo Tremblay, à s’être installée à Hauterive écrira dans son journal : 
 
« six religieuses hospitalières de l’Hôtel-Dieu de Montréal arrivent pour fonder un Hôtel-Dieu à Hauterive…elles sont six et c’est peine perdue d’essayer d’en trouver une plus fine que l’autre, elles le sont toutes également. Elles sont tout sourire et, si leur cœur est encore lourd d’avoir laissé leur grande famille pour se donner à nous, il n’y paraît rien. 
 
Mgr. Labrie note qu’à aucun autre moment, la confiance avait gonflé tous les cœurs avec autant de chaleur. ​

Les trois médecins de l’hôpital Boisvert de Baie-Comeau viendront généreusement assurer la chirurgie et assister les médecins de passage en attendant l’installation permanente du Docteur Roland Martel. La solidarité existera entre les deux communautés.
Photo
Sœur Yvette Hains co-fondatrice de l'Hôtel-Dieu de Hauterive chargée de la materinité.
Service des archives des Hospitalières de Saint-Joseph
Plus tard les religieuses, fidèles à leur engagement, iront jusqu’à emprunter un million de dollars pour compléter le financement des travaux de l’Hôtel-Dieu de Hauterive.
​  
​
À la cérémonie d’ouverture des travaux en août 54, Mgr Labrie, fidèle à la tradition, insèrera dans la pierre angulaire des médailles, des sous, des journaux et … des reliques de Jeanne Mance, celle-là même qui fondait l'Hôtel-Dieu de Montréal, 310 ans plus tôt. 
 
Il y ajoutera des reliques du Frère André. 
 
L’Hôtel-Dieu de Hauterive ouvrira officiellement en août 55 après 7 ans d’attente et d’efforts. 
Photo
Nouvel hôpital à Hauterive en construction en 1954
Collection histoire régionale, Auteur : Frank Burgess, Société historique de la Côte-Nord.
Photo
L'Hôtel-Dieu de Hauterive en 1961
Fonds Gérard Lefrançois, Société historique de la Côte-Nord
Quelques années plus tard les autorités du jeune hôpital seront fières de fêter la promotion des onze premières graduées de l'École des gardes-malades auxiliaires de l'Hôtel-Dieu de Hauterive et c’est une moyenne de 1 000 naissances par année qui y seront enregistrées dans le coutant des années 60. ​
Photo
Les graduées de l’école des Garde-malades de Hauterive, [1962]
Fonds Gérard Lefrançois, Société historique de la Côte-Nord.
L’hôpital de l’évêque n’était pas une lubie. Son initiative a permis à des milliers de citoyens de s’installer dans la Manicouagan avec l’assurance de bénéficier d’un service de santé essentiel.
 
L’histoire du Grand Baie-Comeau retiendra que le premier hôpital régional de la région est dû à la détermination d’un visionnaire, fils de la Côte-Nord, au dévouement d’un groupe de femmes responsables et à la solidarité des citoyens de la région. 
 
Toutes et tous, se sont engagés au bénéfice du bien commun.

Daniel Le Saunier
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Photo Été 1950. Mgr Labrie reçoit Mére Rivard, supérieure des Hospitalières, <br> pour l'inciter à créer un hôpital régional administré par leur congrégation. Société historique de la Côte-Nord
Été 1950. Mgr Labrie reçoit Mère Rivard, supérieure des Hospitalières, pour la convaincre de créer un hôpital régional dans la ville en friche – Société historique de la Côte-Nord
Photo
L'Hôtel-Dieu de Hauterive vers 1955. Photo Armour Landry. Archives BAnQ
 
​L’histoire du développement du Grand Baie-Comeau et de la Côte-Nord est parsemée de coups d’audace accomplis par des hommes et des femmes déterminés qui ont su faire avancer les choses pour le plus grand bien de leur communauté. 


C’est le cas pour Napoléon-Alexandre Labrie, né à Godbout en 1893 dans une famille de 14 enfants, qui à force de ténacité et de conviction, va offrir à ses concitoyens de la Côte le premier hôpital régional véritablement accessible à tous. Un  progrès notoire au plan social et une histoire pas banale qui mérite d’être connue. 
 
Depuis son arrivée à Baie-Comeau en 1946 à titre de premier évêque du diocèse du Golf Saint Laurent, Monseigneur Napoléon Alexandre Labrie est préoccupé par la situation des soins de santé offerts à ses concitoyens.
 
La population de la région est en pleine expansion. Le petit hôpital de 25 lits créé par la compagnie de pâte et papier QNS en 1937 à Baie-Comeau est essentiellement dédiés aux 3 000 résidents de cette municipalité. Il ne suffit plus à la tâche. De plus, les citoyens des villages avoisinants n’y ont pas la priorité. 
Photo
Hôpital Boisvert de Baie-Comeau vers 1940 – Société historique de la Côte-Nord

​Mgr Labrie va offrir au président de la compagnie QNS, M. Arthur Schmon, de prendre à sa charge le développement des soins de santé de Baie-Comeau et de toute la région qui compte 15 000 habitants.
 
Il faut savoir que le système des hôpitaux québécois de l'époque est largement basé sur la participation des communautés de religieuses qui fournissent les gestionnaires et le personnel infirmier de la plupart des hôpitaux, le tout à très bas prix. 
 
Mgr Labrie veut tirer parti de cet avantage. Il croit que 150 lits sont nécessaires. 
 
M. Schmon, avec qui il entretiendra toujours d’excellents rapports, tout comme avec le Colonel Robert McCormick, propriétaire de la compagnie, est bien heureux de se débarrasser d'une activité qui lui parait être "un éléphant blanc". 
 
La ville de Baie-Comeau victime de son succès économique attire de plus en plus de monde. Le manque de logements devient criant. La compagnie QNS qui a créé la ville ne peut, ni ne veut en assumer l’expansion au delà de ses propres besoins. Ce n’est pas dans ses attributions. 
​
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Baie-Comeau en 1947 – Auteur E.L. Désilets, BAnQ
 
Mgr Labrie décide alors d'installer ses futures institutions diocésaines de santé et d’éducation à la Rivière Amédée, comme ont dit à l’époque, et d‘y fonder une nouvelle ville, Hauterive pour y installer un collège classique, des écoles primaires et secondaires, une École Normale pour la formation des enseignantes, son évêché et… un hôpital régional. 
 
Plusieurs résidents de Baie-Comeau vont le suivre dans son projet et c’est un véritable chantier qui s’amorcera en 1948, où tout est à faire… et l’argent… à trouver.
Photo
Les premières maisons de Hauterive sur le boul. Joliet vers 1950 – Société historique de la Côte-Nord

Le gouvernement Duplessis tarde à octroyer la subvention nécessaire à la construction de l’hôpital souhaité par l’évêque, en rappelant qu'il ne peut subventionner l'hôpital d'une ville qui n'existe pas encore ... 
 
Il faudra attendre.
 
Qu’à cela ne tienne, Mgr Labrie décide, en 1949, de forcer le destin ... et d'installer temporairement le futur hôpital dans son propre évêché, premier grand bâtiment de la nouvelle ville de Hauterive. 
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Évêché de Hauterive vers 1952 – Collection histoire régionale, Société historique de la Côte-Nord.

​Pour cela il lui faut trouver la congrégation de religieuses qui prendra charge de l’organisation des soins et qui assurera la construction d’un édifice approprié, dans une ville en friche, située à 15 hres de route de Québec.
 
Les grandes congrégations religieuses de l’époque refusent de le suivre dans cette aventure. Le Québec est en plein baby boom et elles manquent de « sujets » c’est à dire, de personnel. 
 
Cependant, la supérieure de l’Hôtel Dieu de Montréal, Mère Rivard de la congrégation des Hospitalières, malgré son peu d’effectif, répondra à Mgr Labrie : « les autres refusent, faute de sujets, nous accepterons pour la même raison, faute de sujets. Si nous faisons cet acte de confiance, Dieu nous donnera des sujets. »​
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Été 1950. Mgr Labrie reçoit Mère Rivard, la supérieure des Sœurs hospitalières de Saint-Joseph. Mgr Labrie au centre est entouré à gauche des Religieuses de Sainte-Croix de Baie-Comeau et des Hospitalières à droite, ainsi que de quelques pionniers : En bas à gauche: Ludger Tremblay, Rousseau Lepage, Gilbet Moffat et Léo Tremblay les enfants à gauche : Jocelyne Tremblay et Jean-Guy Moffat. Derrière, de chaque côté de Mgr Labrie, Mme Moffat à gauche et Mme Madeleine Morel (Léo Tremblay) – Collection Histoire régionale, Société historique de la Côte-Nord.

​Les Sœurs hospitalières de St-Joseph en ont vue d’autres. Elle gèrent l'Hôtel-Dieu de Montréal depuis 1659, un hôpital fondé par Jeanne Mance quelques années plus tôt et le 15 novembre 1950 le « Jean Brillant » jette sur les quais de Baie-Comeau six Hospitalières enthousiastes, fondatrices du premier hôpital régional du diocèse :

sœur Lutgarde Allard, connue sous le nom de sœur Sainte-Thérèse, sera la supérieure et l'âme dirigeante de l'équipe; 
Sœur Pauline Maillé s'occupera de la pharmacie et du laboratoire; 
Sœur Jeannine Lemire sera aux finances, 
Sœur Laurette Groulx en pédiatrie, 
Sœur Yvette Hains en gynécologie 
Sœur Ste-Émilienne Dumaresq à la cuisine.  

​Elles sont accompagnées des infirmières  
Aline Bienvenue  et Pierrette Lévesque 
ainsi que des aides-infirmières 
Yolande Proulx 
​Françoise Daisy.   

​En tout, une dizaine de femmes valeureuses toutes issues de l'Hôtel-Dieu de Montréal.​
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Les 6 fondatrices de l'Hôtel-Dieu de Hauterive. De gauche à droite: Jeannine Lemire, Émilienne Dumaresq, Lutgarde Allard (Sœur Ste-Thérèse), Pauline Maillé, Yvette Hains et Laurette Groulx. – Service des archives des Hospitalières de Saint-Joseph
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Soeur Pauline Maillé, chargée du laboratoire, co-fondatrice de l'Hôtel Dieu de Hauterive – Service des archives des Hospitalières de Saint-Joseph
 
​Mme Madeleine Morel, une des premières femmes avec son mari, Léo Tremblay, à s’être installée à Hauterive écrira dans son journal : 
 
« six religieuses hospitalières de l’Hôtel-Dieu de Montréal arrivent pour fonder un Hôtel-Dieu à Hauterive…elles sont six et c’est peine perdue d’essayer d’en trouver une plus fine que l’autre, elles le sont toutes également. Elles sont tout sourire et, si leur cœur est encore lourd d’avoir laissé leur grande famille pour se donner à nous, il n’y paraît rien. 
 
Mgr. Labrie note qu’à aucun autre moment, la confiance avait gonflé tous les cœurs avec autant de chaleur. 
 
Les trois médecins de l’hôpital Boisvert de Baie-Comeau viendront généreusement assurer la chirurgie et assister les médecins de passage en attendant l’installation permanente du Docteur Roland Martel. La solidarité existera entre les deux communautés.
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Sœur Yvette Hains, co-fondatrice de l'Hôtel-Dieu de Hauterive, chargée de la maternité – Service des archives des Hospitalières de Saint-Joseph

​Plus tard les religieuses, fidèles à leur engagement, iront jusqu’à emprunter un million de dollars pour compléter le financement des travaux de l’Hôtel-Dieu de Hauterive.  

À la cérémonie d’ouverture des travaux en août 54, Mgr Labrie, fidèle à la tradition, insèrera dans la pierre angulaire des médailles, des sous, des journaux et … des reliques de Jeanne Mance, celle-là même qui fondait l'Hôtel-Dieu de Montréal, 310 ans plus tôt. 
 
Il y ajoutera des reliques du Frère André. 
 
L’Hôtel-Dieu de Hauterive ouvrira officiellement en août 55 après 7 ans d’attente et d’efforts.
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Nouvel hôpital à Hauterive en construction en 1954 – Collection histoire régionale, Auteur : Frank Burgess, Société historique de la Côte-Nord.
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L'Hôtel-Dieu de Hauterive en 1961 – Fonds Gérard Lefrançois, Société historique de la Côte-Nord
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Quelques années plus tard les autorités du jeune hôpital seront fières de fêter la promotion des onze premières graduées de l'École des gardes-malades auxiliaires de l'Hôtel-Dieu de Hauterive et c’est une moyenne de 1 000 naissances par année qui y seront enregistrées dans le coutant des années 60. ​​​
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Les graduées de l’école des Garde-malades de Hauterive, [1962] – Fonds Gérard Lefrançois, Société historique de la Côte-Nord.

L’hôpital de l’évêque n’était pas une lubie. Son initiative a permis à des milliers de citoyens de s’installer dans la Manicouagan avec l’assurance de bénéficier d’un service de santé essentiel.
 
L’histoire du Grand Baie-Comeau retiendra que le premier hôpital régional de la région est dû à la détermination d’un visionnaire, fils de la Côte-Nord, au dévouement d’un groupe de femmes responsables et à la solidarité des citoyens de la région. 
 
Toutes et tous, se sont engagés au bénéfice du bien commun.

Daniel Le Saunier
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