PARASKEVA CLARK
1898 – 1986
SELON JÉRÉMIE GILES
Née en Russie, Paraskeva Clark a immigré au Canada en 1931. Elle avait déjà reçu une formation artistique auprès du peintre Kuzma Petrov-Vodkin (1878-1937). En 1936, elle fut invitée à participer à la première exposition d’un nouveau groupe appelé Canadian Group of Painters, une formation dérivée du Groupe des Sept. C’est à la fin des années 30 qu’elle décida de mettre son art au service de ses idées et de son engagement politique. Clark croyait que l’artiste avait un rôle important à jouer pour la défense et l’avancement de la société.
Clark est représentée ici dans un autoportrait qu’elle a peint en 1936 et qu’elle a intitulé Myself (collection - Galerie nationale du Canada). Un tableau composé de tulipes apparaît à l’arrière-plan d’une esquisse de Petroushka, son plus célèbre tableau (collection - Galerie nationale du Canada).
Elle décida de le réaliser en 1936, après avoir appris par les journaux que 5 grévistes avaient été tués par des policiers de la ville de Chicago, aux États-Unis.
‘Petroushka’ en Russie, c’est cet amuseur public qui monte souvent des scènes satiriques pour faire passer ses messages. Ici, le message ne peut pas être plus clair. On voit un policier en train de tabasser un travailleur, alors qu’un industriel arborant un chapeau haut-de-forme tient dans ses deux mains des sacs d’argent.
C’est véritablement à partir des années 50 que Clark a été couronnée de succès. En effet, elle a tenu plusieurs expositions majeures entre 1951 et 1956, et ce succès s’est prolongé jusqu’à la fin de sa vie.
Comme tous ceux et celles qui affirment leur liberté de parole, elle suscitait la controverse. Toutefois, il est indéniable que cette artiste engagée a marqué par sa passion l’histoire de son pays d’adoption.
JÉRÉMIE GILES