EMILY CARR
1871 – 1945
SELON JÉRÉMIE GILES
Solitaire et amoureuse de cette forêt luxuriante de la Colombie-Britannique, Emily Carr a choisi le crayon et le pinceau pour communiquer son état d’âme, même si elle n’a jamais abandonné l’écriture pour autant.
Si on aperçoit l’image d’une jeune Emily dans ce tourbillon d’azur, c’est pour rappeler la très jolie femme qu’elle était. Trop souvent, hélas! elle est représentée avec son filet à cheveux comme bonnet et son air négligé. Même s’il est vrai qu’elle ne se souciait guère de son apparence dans cette existence solitaire qu’elle menait loin de la vie urbaine, elle n’était pas pour autant dépourvue de raffinement.
Pendant une certaine période, elle fréquenta la côte nord de la Colombie-Britannique où se trouvaient d’innombrables totems qu’elle peignit comme si elle voulait laisser un héritage visuel de ces impressionnantes sculptures. Elle croyait que celles-ci disparaîtraient éventuellement et qu’elles tomberaient alors dans le silence et l’oubli.
Elle rencontra les membres du Groupe des Sept en 1927. C’est alors que Lawren Harris (1885-1970), agissant comme porte-parole du groupe, lui dit: “You are one of us.”
Même si Carr ne partageait pas entièrement la vision spirituelle de Harris, elle éprouvait aussi cette passion pour la spiritualité de l’art. Les deux ont entretenu une correspondance régulière à partir de cette première rencontre. Emily Carr occupait un champ d’activité où les femmes devaient, à l’époque, faire preuve de beaucoup de force et de persévérance pour atteindre la reconnaissance qui leur était due.
JÉRÉMIE GILES