ALEXANDRA LUKE
1901 – 1967
Selon Jérémie Giles
Margaret Alexandra Luke est née à Montréal. Son intérêt pour l’art était déjà manifeste dès son très jeune âge. En 1924, elle obtient son diplôme d’infirmière. La famille s’étant établie à Oshawa, en Ontario, elle y demeurera toute sa vie.
Mère de deux enfants, elle poursuit néanmoins une démarche artistique qui l’amène à faire partie des plus ardents défenseurs de l’art abstrait. Déjà en 1933, elle monte aux barricades pour répondre au président de l’Académie royale du Canada qui attaquait l’art moderne. Elle disait que l’art moderne visait à éliminer le réalisme de la photographie et que, tout comme la musique, il devait pouvoir éveiller une émotion esthétique.
C’est le jeune artiste Joe Plaskett (1918- ) qui suggéra à Luke de rencontrer Hans Hofmann (1880-1966), ce légendaire professeur qui influençait déjà un grand nombre d’artistes, autant en Amérique qu’en Europe, avec des propos comme: “Nature’s purpose in relation to the visual arts is to provide stimulus - not imitation… From its ceaseless urge to create springs all life - all movement and rhythm - time and light, colour and mood - in short, all reality in form and thought.”
Luke était une peintre expressionniste abstraite. Elle partageait à cet égard le point de vue de J.W.G. ‘Jock’ MacDonald (1897-1960) avec lequel elle est demeurée amie toute sa vie.
Elle fut à l’origine de la formation du groupe Painters Eleven. En 1952, elle organisa pour la première fois au Canada, une exposition composée entièrement de peintres abstraits.
Sa vie d’artiste en fut une de conviction, de courage et son œuvre témoigne d’un talent audacieux, compte tenu du milieu et de l’époque.
JÉRÉMIE GILES