PHILIPPE (MATTO) MATTEAU
1920 – 1988
Selon Jérémie Giles
Il n’existe qu’un nombre restreint de peintres miniaturistes à travers le monde. Au Canada, c’est au peintre Philippe Matteau (qui signait ‘Matto’) que revient cette distinction. Médecin de formation, il entreprit au début des années ‘50 un long voyage nordique autour de la Baie-James, sur le navire N.B. Mclean. L’équipage avait pour mission de ravitailler les peuplades indigènes, alors que Matteau, pour sa part, s’employait à les soigner. Il profita de ce voyage pour croquer les éléments pittoresques de cette région désertique.
À son retour, il travailla avec René Richard (1895-1982), et ensemble, ils exposèrent leurs œuvres à Trois-Rivières en 1952, puis à Baie-Comeau en 1954. Au fil du temps, les deux artistes développèrent une solide amitié et c’est ainsi que Richard accepta d’être parrain de Sandra, la fille aînée de Matteau.
Parallèlement à sa profession de médecin, Matteau a réussi à présenter plusieurs expositions. En 1990, une importante exposition rétrospective des œuvres de Matto eut lieu à la galerie À l’ombre du clocher, à Laprairie au Québec, sous le thème L’œuvre de Matto revue et colligée.
Ici, à l’arrière-plan, une aurore boréale agrandie 4900 fois. L’œuvre originale se trouve au creux de la main de l’artiste. Peinte à l’huile sur une pellicule de radiographie, elle ne mesure qu’un centimètre carré: c’est l’œuvre la plus petite de l’artiste.
Baudelaire aurait dit d’un peintre miniaturiste: “Il sait faire grand dans le petit”. Il en va ainsi pour Matto, le philosophe et l’artiste.
JÉRÉMIE GILES